Recevoir un héritage d’un million d’euros ouvre de formidables opportunités, mais aussi de nombreuses questions. Faut-il sécuriser ce capital ou le faire fructifier activement ? Quels placements choisir pour investir son héritage sans faire d’erreurs ?
La réponse dépend avant tout de vos objectifs personnels et de votre situation. Que vous ayez obtenu ce capital suite à une succession, à un gain exceptionnel ou même après la cession de votre entreprise (opération de cash-out), il est crucial de définir une stratégie patrimoniale claire.
Dans cet article, nous vous expliquons comment investir intelligemment un héritage d’un million d’euros en fonction de trois profils d’héritiers : celui qui privilégie la croissance long terme, celui qui souhaite générer des revenus réguliers, et celui qui veut organiser la transmission à ses enfants.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, gardez en tête qu’une bonne gestion de patrimoine commence par la structuration et la diversification de vos avoirs. Un million mal investi (ou pas investi du tout) peut stagner ou se dilapider, tandis qu’un million judicieusement alloué peut financer vos projets de vie sur le long terme. Voyons donc quelles stratégies adopter selon vos besoins.
Aucun besoin de revenus immédiats ? Optez pour la capitalisation long terme
Si vous n’avez pas besoin de revenus supplémentaires à court terme, votre héritage d’un million d’euros peut être consacré à la capitalisation sur le long terme. L’objectif est de faire croître ce patrimoine de manière optimale, en profitant de l’effet cumulé des rendements dans la durée. Pour cela, il est essentiel de structurer vos investissements et de choisir les enveloppes adaptées.
Vous pouvez par exemple créer une holding patrimoniale (une société dédiée qui détiendra vos placements) afin de faciliter certains investissements et la transmission future. À titre individuel, vous aurez tout intérêt à utiliser les enveloppes fiscales disponibles : ouvrir un PEA pour loger une partie de vos actions (jusqu’à 150 000 € investis, avec une exonération d’impôt sur les gains après 5 ans), souscrire un contrat de capitalisation ou d’assurance-vie luxembourgeoise pour profiter d’un cadre fiscal avantageux et d’une large palette d’investissements.
Ces outils vous permettent de différer l’imposition des plus-values et intérêts, ce qui accélère la croissance de votre portefeuille sur le long terme.
Une fois la structure en place, l’allocation de votre million d’euros doit s’inspirer des modèles “endowment” des grands fonds universitaires, réputés pour leurs performances ajustées du risque. Concrètement, cela signifie diversifier votre portefeuille sur une multitude d’actifs avec une vision de long terme.
Vous pouvez aussi investir une part significative en actions, notamment via des fonds indiciels (ETF), pour bénéficier de la croissance des marchés sur 10, 20 ou 30 ans. À côté des marchés cotés, consacrez une fraction de votre capital à des actifs alternatifs peu liquides mais potentiellement plus performants : capital-investissement (private equity), immobilier, infrastructures, dette privée, etc. Ces classes d’actifs, intégrées avec succès par les endowments américains, visent un rendement supérieur à long terme grâce à la prime d’illiquidité.
Par exemple, un portefeuille équilibré “endowment” pourrait allouer environ 50 % aux actions cotées, 20 % à l’immobilier et infrastructures, 20 % au private equity et aux fonds alternatifs, et 10 % à des obligations pour maintenir un socle de stabilité.
L’idée n’est pas de suivre un pourcentage précis, mais de diversifier en profondeur tout en acceptant une certaine volatilité, puisque vous n’avez pas besoin de puiser dans ce capital à court terme. Cette approche de gestion long terme permet d’espérer un taux de rendement annuel moyen supérieur à l’inflation et aux placements sans risque, afin de faire fructifier significativement votre héritage sur la durée.
Le levier du crédit
Dans une optique de capitalisation pure, vous pouvez également profiter du levier du crédit de façon stratégique. Le crédit Lombard est un prêt adossé à vos actifs financiers (actions, obligations, assurance-vie…) qui permet d’emprunter sans devoir vendre vos placements.
Concrètement, votre banque peut vous prêter une somme pouvant aller jusqu’à 50 % ou 70 % de la valeur de votre portefeuille nanti (par exemple, 500 000 € empruntés pour 1 000 000 € d’actifs en garantie). Vous disposez ainsi de liquidités supplémentaires pour saisir de nouvelles opportunités d’investissement ou financer un projet, tout en laissant votre portefeuille continuer à croître.
Attention toutefois à l’effet de levier : bien utilisé, il peut booster votre patrimoine en augmentant votre capacité d’investissement, mal utilisé, c’est la double peine – vos pertes éventuelles seraient amplifiées alors même qu’il faudrait rembourser le crédit.
Un crédit Lombard reste un emprunt : vous devrez payer des intérêts et respecter les conditions de nantissement (si la valeur de vos actifs baisse trop, la banque peut exiger un remboursement partiel ou des garanties additionnelles). Cette stratégie de levier doit donc être maniée prudemment et plutôt réservée à des investisseurs avertis, disposant d’une marge de manœuvre financière confortable.
Cet épisode de podcast aborde le sujet plus en profondeur.
En somme, si vous privilégiez la capitalisation long terme, concentrez-vous sur la diversification et la croissance de votre portefeuille, utilisez les enveloppes et structures adéquates pour optimiser la fiscalité, et éventuellement le levier du crédit de manière raisonnée. Votre million d’euros ainsi investi pourrait, sur quinze ou vingt ans, se transformer en un patrimoine bien supérieur, capable de financer vos projets futurs ou de pérenniser votre patrimoine familial.
Besoin de revenus complémentaires ? Misez sur des placements distributifs
Il se peut qu’en recevant cet héritage, vous souhaitiez en tirer des revenus réguliers pour améliorer votre train de vie, prendre une semi-retraite ou financer des projets à court terme. Dans ce cas, la stratégie d’investissement sera différente : il s’agit de générer des revenus complémentaires tout en préservant au mieux le capital et en réduisant les frottements fiscaux.
Avec un million d’euros, on peut raisonnablement dégager des revenus annuels significatifs, à condition de sélectionner des placements distributifs (c’est-à-dire qui versent des intérêts, des dividendes ou d’autres rendements périodiques). Il faudra néanmoins arbitrer entre rendement et sécurité, car viser trop de revenus peut impliquer une prise de risque plus élevée ou entamer le capital. L’enjeu est de trouver un équilibre pour toucher un revenu confortable sans « tuer la poule aux œufs d’or ».
Parmi les véhicules générateurs de revenus, les actions à dividendes occupent une place de choix. En investissant une partie de votre héritage dans des sociétés matures versant des dividendes réguliers (directement ou via des fonds/ETF orientés dividendes), vous pouvez espérer un rendement de 2 à 5 % par an rien qu’en dividendes.
Le produit structuré type Phoenix est un instrument financier combinant généralement une obligation (pour la sécurité) et des options (pour le rendement). Il offre un gain potentiel prédéfini selon un scénario de marché établi à l'avance tout en incorporant une protection partielle du capital. L’attrait principal du Phoenix réside dans son coupon conditionnel, c’est-à-dire un intérêt versé périodiquement (par exemple trimestriellement ou annuellement) seulement si une condition de marché est satisfaite.
De même, les obligations (ou fonds obligataires) offrent des intérêts périodiques : les obligations d’entreprises bien notées ou les emprunts d’État peuvent procurer des coupons annuels, avec un rendement modéré mais relativement sûr. Ensuite, l’immobilier “papier” sous forme de SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) est très apprécié des investisseurs en quête de revenus.
En acquérant des parts de SCPI, vous devenez indirectement propriétaire d’un parc immobilier (bureaux, commerces, logements…) et vous touchez des loyers sous forme de dividendes trimestriels. Le rendement des SCPI tourne actuellement autour de 4 à 7 % par an. L’avantage est que la gestion locative est déléguée à la société de gestion, vous percevez donc un revenu passif.
Attention toutefois à la fiscalité : les revenus de SCPI sont imposés comme des loyers (impôts fonciers) et supportent donc votre taux marginal d’imposition + prélèvements sociaux donc un taux maximal de 62,2 % (45 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Pour les investisseurs Sapians, nous recommandons des placements imposés à la flat tax de 30%, aussi appelé prélèvement forfaitaire unique (12,8 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Vigilance également à la diversification de votre patrimoine si ce dernier est déjà très exposé à l’immobilier et que vous êtes déjà imposés à l’impôt sur la fortune immobilière.
Enfin, n’oublions pas certains fonds alternatifs non cotés qui peuvent distribuer des revenus : par exemple des fonds d’infrastructure ou de dette privée qui versent des coupons. Ces solutions plus pointues peuvent compléter votre allocation pour booster le revenu, tout en diversifiant au-delà des actifs classiques. L’important est de composer un portefeuille multi-actifs où plusieurs sources de revenus se cumulent (dividendes d’actions, intérêts d’obligations, loyers de SCPI, coupons de fonds privés…), de façon à atteindre le niveau de revenu annuel souhaité sans dépendre d’une seule classe d’actifs.
Générer des revenus est une chose, mais le faire de manière optimisée fiscalement en est une autre. Il serait dommage qu’une large part de vos intérêts et dividendes reparte en impôts chaque année ! Pour limiter les frottements fiscaux, tirez parti des enveloppes comme l’assurance-vie et le PEA. Par exemple, en plaçant vos actions à dividendes dans un PEA, vous pourrez après 5 ans de détention retirer des revenus (ou du capital) en étant exonéré d’impôt sur le revenu (seuls les 17,2 % de prélèvements sociaux s’appliqueront).
C’est idéal pour percevoir des dividendes d’actions européennes de manière presque nette d’impôts. De même, loger des actifs générateurs de revenus dans un contrat d’assurance-vie multisupport (de préférence ouvert depuis plus de 8 ans pour bénéficier des avantages fiscaux) est très efficace. Les intérêts et dividendes perçus à l’intérieur du contrat ne sont pas imposés immédiatement : ils capitalisent en franchise d’impôt tant que vous ne faites pas de retrait. Vous pouvez ainsi réinvestir ces revenus ou les laisser croître.
Ensuite, en programmant des rachats partiels réguliers sur votre assurance-vie, vous vous versez un complément de revenu quand vous le souhaitez. Fiscalement, seuls les gains inclus dans vos retraits sont imposés, et après 8 ans vous bénéficiez en plus d’un abattement annuel (4 600 € de gains exonérés par an pour une personne seule, 9 200 € pour un couple). Concrètement, cela signifie qu’une large part de vos retraits peut être perçue avec une fiscalité très allégée, surtout si vous avez alimenté le contrat avant d’atteindre 1 million (les contrats < 8 ans ou primes versées > 150k ont un régime différent, mais l’avantage reste réel).
Pensez pas à combiner plusieurs enveloppes : par exemple, une partie en PEA pour les dividendes européens, une partie en assurance-vie luxembourgeoise pour des ETF globaux ou des fonds de private-equity, et éventuellement une poche en compte-titres ordinaire pour des placements très spécifiques (en acceptant alors le Prélèvement Forfaitaire Unique de 30 % sur les gains). En diversifiant les supports et en utilisant les outils fiscaux à votre disposition, vous pourrez atteindre un revenu complémentaire confortable tout en préservant au mieux votre capital.
Gardez à l’esprit qu’un taux de retrait raisonnable (par exemple 3 à 4 % de votre capital par an) permettra de pérenniser votre patrimoine sur le long terme, là où un retrait excessif épuiserait votre héritage en quelques années. L’objectif est que votre million d’euros vous verse des revenus réguliers, tout en conservant un potentiel de croissance pour durer des décennies.
Priorité à la transmission ? Anticipez la succession de votre patrimoine
Votre préoccupation majeure peut être de transmettre votre patrimoine à vos enfants (ou à vos héritiers) dans les meilleures conditions. Un héritage d’un million d’euros est déjà une somme issue d’une succession ; si vous-même avez des enfants, il est judicieux de réfléchir en amont à la façon dont ce capital sera transmis plus tard, afin d’optimiser la fiscalité et d’éviter d’éventuels conflits familiaux.
Anticiper la succession de son vivant, c’est profiter des nombreux outils juridiques et fiscaux pour organiser la répartition du patrimoine et réduire les droits de succession. Plusieurs stratégies peuvent être combinées : la donation-partage, le démembrement (de biens ou de clauses d’assurance-vie), la transmission via des assurances-vie dédiées, ou encore la création d’une société holding familiale dont les parts sont progressivement transférées.
La donation-partage est l’un des mécanismes les plus efficaces pour transmettre une partie de son patrimoine de son vivant, en particulier si vous avez plusieurs enfants. Il s’agit de donner et répartir dès maintenant tout ou partie de vos biens entre vos héritiers, via un acte notarié, de façon à figer la succession à l’avance. L’intérêt principal est d’éviter les conflits plus tard : vos enfants acceptent la distribution des biens au moment de la donation-partage, ce qui limite les contestations lors de la succession définitive.
Sur le plan fiscal, la donation-partage permet aussi de bénéficier des abattements de donation (par exemple, chaque parent peut donner 100 000 € à chaque enfant en franchise de droits, tous les 15 ans). Si votre situation le permet, vous pourriez par exemple donner une partie de votre héritage dès aujourd’hui à vos enfants (mettons 200 000 € à chacun pour illustrer), ce qui utilisera les abattements et éventuellement vous fera payer des droits réduits sur l’excédent, tout en sortant ces sommes de votre futur héritage taxable.
De plus, toute appréciation future de ces sommes données profitera aux enfants hors de votre assiette taxable. La donation-partage peut porter sur des liquidités, des titres, de l’immobilier, etc. et peut même être faite avec réserve d’usufruit dans certains cas.
Par exemple, vous pourriez donner un bien immobilier à vos enfants tout en en conservant l’usufruit (droit d’usage ou de percevoir les loyers) jusqu’à votre décès : vos enfants seraient nus-propriétaires et deviendraient pleinement propriétaires à la disparition de l’usufruit. Cette réserve d’usufruit peut s’appliquer aussi sur des titres financiers ou des parts de société.
Donner la nue-propriété permet de réduire la base taxable de la donation (la valeur de la nue-propriété n’est qu’une fraction de la valeur en pleine propriété, déterminée selon votre âge), ce qui diminue les droits à payer tout en préparant la transmission.
Ainsi, le démembrement de propriété est un outil puissant : vous conservez les revenus et/ou le contrôle sur le bien donné, et vos enfants récupèrent automatiquement l’intégralité du bien plus tard, sans frais supplémentaires.
Un cas particulier de démembrement patrimonial concerne l’assurance-vie : il est possible de démembrer la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie. Cette stratégie patrimoniale avancée vise souvent à protéger le conjoint survivant tout en favorisant les enfants. Concrètement, vous pouvez rédiger la clause bénéficiaire de votre contrat en désignant, par exemple, votre conjoint comme bénéficiaire usufruitier et vos enfants comme bénéficiaires nus-propriétaires des capitaux.
Au moment de votre décès, le capital de l’assurance-vie sera versé au conjoint survivant, mais juridiquement il en recevra l’usufruit : il pourra utiliser cet argent, en percevoir les revenus (intérêts, etc.) ou même en disposer librement (quasi-usufruit), tout en ayant l’obligation morale ou légale d’en conserver l’essence pour les nus-propriétaires. Vos enfants, en tant que nus-propriétaires, récupèreront ce qu’il reste du capital à la disparition du conjoint.
L’avantage, c’est que cela garantit un revenu ou un capital disponible pour le conjoint survivant tout en assurant que le solde reviendra aux enfants, évitant ainsi qu’un tiers héritier n’intercepte le patrimoine entre-temps (en cas de remariage du conjoint par ex.).
Fiscalement, le démembrement d’une assurance-vie est neutre vis-à-vis de l’avantage successoraux de l’assurance-vie : aujourd’hui, le conjoint survivant est de toute façon exonéré de droits de succession, et les enfants nus-propriétaires paieront des droits de succession lors de la transmission initiale sur la valeur de la nue-propriété seulement (depuis 2011, nus-propriétaires et usufruitier sont soumis aux droits de succession selon leur part théorique).
Au deuxième décès (celui du conjoint usufruitier), il n’y aura pas de nouvelle taxation car il s’agit de l’extinction de l’usufruit. Ce dispositif complexe nécessite l’accompagnement d’un notaire ou d’un conseiller comme Sapians pour être mis en place correctement, mais il peut répondre à des objectifs précis de transmission.
Dans le même esprit de favoriser la génération suivante, vous pouvez aussi envisager d’utiliser directement votre héritage pour vos enfants ou petits-enfants. Par exemple, souscrire une assurance-vie au nom de vos enfants (ou petits-enfants) avec une partie du million d’euros. En effectuant ainsi une donation indirecte sous forme de primes versées sur un contrat au bénéfice de vos descendants, vous profitez des abattements de donation et vous permettez à vos enfants de commencer à capitaliser tôt.
Les contrats d’assurance-vie souscrits au nom des enfants pourront fructifier pendant de longues années et servir à financer plus tard leurs études, un projet immobilier, etc., sans que ces sommes ne figurent plus dans votre propre patrimoine taxable. Bien sûr, il faut respecter l’équité entre héritiers et veiller à ne pas se démunir excessivement, mais c’est un levier intéressant pour transmettre progressivement votre patrimoine de votre vivant, de façon optimisée.
Enfin, pour les patrimoines importants, la création d’une holding familiale suivie d’un démembrement de parts sociales est une stratégie patrimoniale globale très efficace. Il s’agit de créer une société (par exemple une SAS patrimoniale) dans laquelle vous apportez tout ou partie de votre héritage (liquidités, portefeuille de titres, immobiliers…). Vous détenez initialement 100 % des actions de la holding, puis vous allez transmettre la nue-propriété de ces actions à vos enfants, en conservant l’usufruit des parts.
Concrètement, vous restez maître à bord : en tant qu’usufruitier des parts de holding, vous pouvez continuer à gérer les investissements au sein de la société et à percevoir les éventuels revenus (les dividendes de la holding vous reviennent, proportionnels à votre usufruit).
Vos enfants, eux, deviennent nus-propriétaires des parts : ils n’ont pas encore de droits économiques immédiats, mais ils auront la pleine propriété à l’extinction de l’usufruit (généralement à votre décès). L’énorme avantage vient de la valorisation réduite des parts transmises lors de la donation. Comme évoqué plus haut, la valeur taxable de la nue-propriété est une fraction de la valeur en pleine propriété.
Par exemple : si vous avez autour de 55 ans, l’administration fiscale évalue l’usufruit à 50 % et la nue-propriété à 50 % de la valeur totale (le barème dépend de l’âge du donateur). Cela signifie que sur 1 000 000 € d’actifs logés dans la holding, la part transmise (nue-propriété) ne serait valorisée qu’à ~500 000 € pour le calcul des droits de donation. Après application des abattements (100 000 € par enfant), la base taxable est fortement réduite, et les droits à payer le cas échéant sont calculés sur cette base diminuée.
Pendant ce temps, vous conservez la gestion et les revenus du portefeuille via l’usufruit des parts. À votre disparition, l’usufruit s’éteint automatiquement et vos enfants deviennent pleinement propriétaires de la holding sans frais supplémentaires. Toute la croissance du patrimoine survenue entre temps échappe aux droits de succession, puisque vos enfants possédaient déjà la nue-propriété des actifs pendant cette période.
Cette stratégie (holding et démembrement de parts) est très puissante pour transmettre des actifs financiers en conservant une certaine maîtrise. Elle comporte des coûts (création de société, comptabilité annuelle) et suppose une entente familiale solide, mais elle peut être particulièrement pertinente pour pérenniser un patrimoine sur plusieurs générations.
En résumé, si votre objectif principal est de préparer la transmission de ce million d’euros à vos enfants, commencez à planifier tôt. Combinez les solutions : donations graduelles (avec ou sans partage), optimisation des clauses d’assurance-vie, et éventuellement montage d’une structure familiale. Vous réduirez ainsi la facture fiscale de la succession et vous assurerez que votre patrimoine profite à vos proches selon vos volontés.
Chez Sapians, nous accompagnons les héritiers et les familles dans la gestion de patrimoine et la mise en place de ce type de stratégies patrimoniales.
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