Le private equity, désormais ouvert aux investisseurs particuliers, a le vent en poupe depuis ces 20 dernières années, et a contribué à l’essor de nombreuses entreprises, en particulier dans le secteur de la Tech. En mutualisant les capitaux des investisseurs, les fonds d’investissement permettent aux épargnants d’investir dans des actifs jusqu’alors réservés aux investisseurs professionnels et institutionnels dès quelques milliers d’euros, tout en réduisant le risque du fait d’une grande diversification.
L’expertise des sociétés de gestion qui les gèrent est déterminante dans le succès de ces fonds et dans leur haut potentiel de performance.
Comment fonctionne un fonds d’investissement en non coté ? Quel est le rôle de la société de gestion ? Quels frais impliquent l’investissement dans ce type de fonds ? Toutes les réponses dans ce nouvel article Sapians.
Fonctionnement d’un fonds d’investissement
Il existe plusieurs formes de fonds, le choix différera selon la stratégie d’investissement développée, le secteur d’activité visé ou le type d’investisseurs. En private equity, on retrouvera par exemple des FCPR (Fonds Communs de Placement à Risque), des FPCI (Fonds Professionnels de Capital Investissement), des FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) ou des SLP (Sociétés de Libre Partenariat). Pour investir en immobilier, un fonds pourra prendre la forme d’une SCPI, d’un OPCI, mais également d’un FCPR ou FPCI immobilier.
Bien que pouvant être constitués sous différentes formes, les fonds d’investissement ont un fonctionnement similaire, avec un cycle de vie de 6 à 10 ans, pendant lesquels se succèdent trois étapes clés : la phase de levée des fonds, la période d’investissements et la phase de gestion des investissements qui inclue la phase de désinvestissement.
1. La levée de fonds
Il s’agit de la période de souscription au fonds par les investisseurs. Elle s’étend généralement sur un à deux ans. La souscription peut être réservée aux investisseurs professionnels (FPCI, SLP) ou ouverte aux particuliers, aux professionnels comme aux institutionnels (FCPR, SCPI). Les capitaux levés sont recueillis par le fonds :
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soit immédiatement lors de la souscription de l’investisseur,
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soit lors d’appels de fonds effectués au fur et à mesure de la prise des engagements.
2. La phase d’investissement
Dans le respect de la stratégie édictée à la création du fonds et de l’intérêt des investisseurs, la société de gestion sélectionne et investit dans des entreprises, ou dans d’autres fonds d’investissements -on parle alors de “fonds de fonds”.
La prise de nouvelles participations se fait généralement dans les 4 à 5 premières années de vie du fonds.
3. Suivi du portefeuille et désinvestissement
Après la prise de participations, la société de gestion participe à la gouvernance des entreprises objet des investissements. Son expertise participe à la création de valeur dans les sociétés dans lesquelles elle a investi. Cette valeur ajoutée apportée par l’équipe d’asset management du fonds vise à accélérer la croissance de la société et à produire une plus-value lors de la cession des participations, et de ce fait accroître la performance du fonds.
Les titres sont ensuite cédés progressivement, jusqu’à ce que le fonds ne dispose plus d’aucune participation en portefeuille.
Enfin, le fonds est liquidé et les capitaux sont distribués aux investisseurs selon la quote-part détenue dans le fonds.
Rôle de la société de gestion dans le fonds d’investissement
La société de gestion va créer puis gérer le fonds d’investissement pendant tout son cycle de vie, soit 6 à 10 ans, voire plus dans le cas d’un fonds evergreen (fonds perpétuel sans date de clôture prédéfinie).
Elle fait le lien entre les différentes parties prenantes : les investisseurs, les entreprises réceptrices des capitaux et l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Ses engagements se retrouvent dans quatre missions principales :
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une mission d’investissement,
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une mission de gestion des actifs, aussi appelée “asset management”,
-
une mission de relation investisseurs,
-
une mission réglementaire.
Mission d’investissement
Une stratégie d’investissement est définie dès la création du fonds.
La société de gestion peut restreindre l’intervention du fonds à un secteur économique (immobilier, tech, santé, infrastructures, agroalimentaire…), à une zone géographique (France, Europe, international) ou à certaines opérations de capital investissement :
- En capital risque ou capital innovation, si le fonds investit dans des entreprises récentes, en particulier dans le secteur des nouvelles technologies,
- En capital développement, pour financer le développement d’entreprises plus matures,
- En capital transmission, pour le rachat de sociétés rentables en ayant recours à l’endettement (opérations de LBO, Leverage Buy Out),
- En capital retournement, lors d’investissements dans la restructuration d’entreprises en difficulté.
La société de gestion va ensuite rechercher les meilleures opportunités d’investissement, c’est-à-dire les sociétés qui correspondent à la politique d’investissement du fonds et présentent le meilleur potentiel de rendement par rapport au risque attendu.
Afin de réaliser ce sourcing, elle dispose d’experts aux compétences techniques pointues (analyse économique et financière, négociation…), et fait jouer son réseau.
Asset Management
Après avoir constitué son portefeuille d’investissement, vient l’étape du suivi et de la gestion des actifs.
Les gérants du fonds intègrent la gouvernance des entreprises dans lesquelles les capitaux levés ont été investis. Pour cela, ils participent aux conseils d’administration et interviennent, de façon plus ou moins active, dans la stratégie d’entreprise. Ils peuvent à ce titre contribuer à la vie de l’entreprise à plusieurs niveaux : marketing, accompagnement à l’obtention de financement bancaires ou de subventions, mise à disposition de leur réseau…
Les compétences dont la société de gestion dispose viennent soutenir la société objet des investissements. L’objectif est de développer l’entreprise afin d’accroître la valeur des participations, et par ce biais, maximiser la performance du fonds pour les investisseurs.
Dans un second temps, la société de gestion devra en effet céder les titres en portefeuille afin de récupérer les liquidités des investisseurs. Il s’agit, pour l’équipe de gestion, de définir les modalités de sortie qui offriront le meilleur retour sur investissement :
- le moment le plus opportun pour la vente de ses participations,
- le type de cession : vente à une autre entreprise ou aux dirigeants, cession à un autre fonds, cotation en bourse…
Les sociétés de gestion immobilières intègrent des équipes de « fund management » aguerries en charge du pilotage financier des fonds et de la mise en place des dettes bancaires.
Relation aux Investisseurs
Tout au long du cycle de vie du fonds, de sa création à la liquidation, la société de gestion a un devoir d’information aux souscripteurs.
Elle établit le règlement du fonds et le DICI (Document d’Information Clé à l’Investisseur), elle peut également produire les avis d’opéré et les imprimés fiscaux uniques.
Elle envoie les appels de fonds, lorsque ceux-ci sont réalisés au fur et à mesure des investissements.
Elle informe les investisseurs de ses actions et des moments clés de vie du fonds : nouveaux investissements, versement de distribution, cessions, mise en pré-liquidation du fonds.
Mission réglementaire
Les sociétés de gestion sont agréées par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Elles sont soumises à des règles strictes. Leur indépendance et leur gestion, qui se doit d’être réalisée dans l’intérêt exclusif des investisseurs, font l’objet de contrôles réguliers.
Pour obtenir l’agrément, l’AMF définit plusieurs conditions à respecter en ce qui concerne ses moyens humains, financiers et organisationnels :
- la société de gestion doit obligatoirement avoir son siège social en France,
- son activité de gestion et sa forme juridique doivent être cohérentes,
- son capital doit être suffisamment élevé et une liste des actionnaires doit être transmise,
- les dirigeants doivent posséder les compétences requises,
- la société doit avoir mis en œuvre des mesures assurant la continuité de ses activités et de prévention des différents risques associés à son activité (risques de conflits d’intérêt, risques liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, etc…),
- le programme d’activité de la société doit être adapté à sa profession.
Bon à savoir : La liste de toutes les sociétés de gestion agréées est consultable sur le registre GECO publié par l’AMF.
Les fonds ouverts à des investisseurs non professionnels tels que les FCPR ou les SCPI sont également agréés par l’AMF. La société de gestion doit alors soumettre le projet de création du fonds au visa de l’AMF avant de pouvoir en commercialiser les parts.
Ces fonds d’investissement sont notamment soumis à de stricts ratios de gestion des risques : niveau d’engagement dans une entreprise, liquidité des participations… Au cours de l’activité, l’AMF contrôle la cohérence des informations fournies aux souscripteurs avec la gestion réelle du fonds.
Les frais d’un fonds d’investissement en non coté
En investissant dans un fonds d’investissement en non coté, vous pourrez rencontrer quatre grands types de frais :
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les frais d’entrée et de sortie du fonds,
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la commission d’acquisition ou de cession,
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la commission de gestion,
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la commission de surperformance.
Une part substantielle de ces frais dépend de la société de gestion, mais pas seulement.
Frais d’entrée et de sortie du fonds
Lorsque vous souscrivez à un fonds d’investissement, vous aurez généralement à payer une commission de souscription. Elle vise à rémunérer le travail de l’intermédiaire qui vous a proposé le fonds. Ils s’établissent entre 0% et 5%, et varient selon les produits d’investissements, et les conseillers !
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Dans le cas d’un fonds d’investissement perpétuel, aussi appelé “evergreen”, vous pouvez sortir avant la fin de la durée recommandée du placement. Si tel est le cas, la valeur liquidative de vos parts sera amputée d’une commission de rachat, ou commission de sortie. Ces frais s’élèvent en général entre 3% et 5%.
Commission d’acquisition et de cession
Ces commissions visent à couvrir les frais lors de mouvements d’achats et de ventes de titres. Ils seront plus élevés si les gérants du fonds ont une gestion du portefeuille dite active, et inversement, moins élevés pour une gestion plus passive.
Commission de gestion
Aussi appelée commission d’asset management, ces frais visent essentiellement à rémunérer la société de gestion pour son expertise et à couvrir les frais de fonctionnement du fonds (frais de création, frais administratifs, juridiques…).
En private equity, la commission de gestion est entre 1,5% et 3,5%. Elle peut parfois varier selon la phase dans laquelle se trouve le fonds : plus élevée en phase d’investissement, puis dégressive au fur et à mesure des désinvestissements.
Dans le cas d’un fonds de fonds, la commission de gestion s’applique deux fois à l’investisseur :
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directement depuis le fonds auquel il a souscrit,
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et indirectement depuis le fonds dans lequel les capitaux ont été investis par le fonds de fonds.
Une partie de cette commission annuelle, entre 25% et 50%, peut être rétrocédée au distributeur au titre de ses missions de suivi de la relation investisseur.
Commission de surperformance
Cette commission, également appelée “carried interest” ou « promote », est une prime attribuée à la société de gestion à la liquidation du fonds, sous réserve qu’un niveau minimal de TRI (Taux de Rentabilité Interne) soit atteint. Ce taux minimal aussi appelé « hurdle » indique le niveau d’alignement d’intérêt entre les gérants et les investisseurs.
Un taux minimal trop faible par rapport à l’objectif de rentabilité du fonds est un très mauvais signal pour les analystes Sapians. La commission de surperformance est un partage de la performance qui vise à motiver les équipes de gestion : si l’objectif de rendement établi à la création du fonds est atteint, une partie des bénéfices va aux investisseurs, l’autre à la société de gestion.
Bien que le non coté génère des frais plus élevés compte tenu des moyens à déployer pour l’investissement et l’expertise nécessaire à sa gestion, cette classe d’actifs surperforme toutes les autres avec un TRI net de frais moyen de 12,2% par an entre 2007 et 2021 (étude France Invest et EY - les performances passées ne préjugent pas des performances futures-).
Néanmoins, ces frais varient considérablement d’un fonds à l’autre et leur impact ne doit pas être négligé. 1% de frais annuels de gestion supplémentaires représentent 10% de valeur liquidative en moins pour un fonds à maturité à 10 ans ! Une clause de hurdle -le niveau minimal de performance permettant à la société de gestion de bénéficier de la commission de surperformance- trop basse irait à l’encontre des intérêts des investisseurs.
À long terme, ces frais peuvent donc réduire la performance de façon substantielle. Or l’investissement dans un fonds de private equity s’envisage sur plusieurs années, il est rare de pouvoir récupérer ses capitaux avant la clôture du fonds sauf à investir via l’assurance-vie.
C’est pourquoi Sapians analyse les frais de l’ensemble des fonds sélectionnés et communique en toute transparence sur les montants prélevés, de sorte que chaque investisseur puisse faire un choix éclairé.
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