Pourquoi et comment investir dans les infrastructures ?
Publié le
15
novembre
2023
Mise à jour le
24
septembre
2024
By Souleymane-Jean Galadima, Issu d'une formation d'ingénieur, Souleymane a fait ses armes chez WiSeed , avant de rejoindre le fonds immobilier Mata Capital. Il est co-fondateur et CEO de Sapians.
Infrastructures : Comment y investir ? Quelles sont les opportunités ?
Les investissements en infrastructures ont explosé au cours de la dernière décennie. Et pour cause, l’augmentation de la population mondiale, l’accroissement des échanges internationaux, le développement du numérique, la transition écologique, sont autant de défis sociétaux qui imposent la rénovation, l’amélioration et la construction de nouveaux édifices.
Vous souhaitez combiner rendement financier et impact sur la société ? L’investissement en infrastructures va vous plaire !
Les informations contenues dans cetarticle ont une vocation informative uniquement et ne sauraient être considérées comme un conseil fiscal. Nous invitons les lecteurs à nous contacter directement et/ou solliciter l’avis d’un avocat fiscaliste avant toute action.
Qu’est-ce qu’un fonds d’infrastructure ?
Un mémo JUST SMART est disponible pour cet article !
Renseignez vos coordonnées ci-dessous pour le recevoir immédiatement par mail :
Retenez les informations essentielles sur ce sujet
Conservez-le pour le retrouver à tout moment !
On distingue 6 grandes catégories d’infrastructures :
Les infrastructures sociales : hôpitaux, écoles, équipements sportifs, structures culturelles…
L’environnement : distribution et traitement des eaux, zones de traitement des déchets et de recyclage.
Le transport : aéroports, ports, autoroutes, réseau ferré, transports en commun…
Les télécommunications : fibre optique, tours de transmission (télécom, radio)…
Les énergies conventionnelles : transport et distribution d’électricité, de gaz et de pétrole.
Les énergies alternatives : production, transport et distribution d’énergies renouvelables.
Les fonds d’infrastructure permettent de mutualiser les capitaux des investisseurs dans l’objectif de financer ces projets. Ainsi, lorsque vous investissez dans un fonds infrastructure, vous placez votre argent dans des actifs réels qui offrent des services essentiels à la population et ont un impact direct sur la communauté.
Les infrastructures : un marché en plein essor ancré dans les problématiques actuelles
Portée par une population mondiale grandissante et des enjeux sociétaux et environnementaux majeurs, l’industrie des infrastructures a connu une croissance exponentielle au cours des dernières années.
La preuve en quelques chiffres :
En 2021, 8,9 milliards d’euros ont été investis par les acteurs français de l’infrastructure, soit deux fois plus qu’en 2017 (source : Étude France Invest) ;
La même année, 17,2 milliards d’euros ont été levés, représentant une croissance annuelle moyenne de +42% entre 2017 et 2021 (source : Étude France Invest) ;
En 2020, les capitaux sous gestion dans les fonds d’infrastructures français représentaient 138 milliards d’euros (source : Étude Two Birds) ;
Au niveau mondial, 102,4 milliards de dollars ont été levés en 2019 contre 71 milliards en 2016 ((source : Rapport Preqin).
Et cette croissance ne semble pas prête de s’arrêter. Preqin, institut de données financières spécialisé dans le marché des actifs alternatifs, estime que l’infrastructure deviendra la 1ère classe d’actifs sous gestion en 2026, devant l’immobilier, en atteignant les 1870 milliards de dollars (source : Communiqué de presse 2022 Prequin) !
Cette tendance forte s’accorde avec les politiques internationales actuelles. Depuis 2013, la Chine a mobilisé 932 milliards de dollars pour son projet “nouvelle route de la soie” dont l’objectif est le développement des liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique par la construction de routes, ports, aéroports et voies ferrées.
En réponse, l’Europe a lancé le projet “Global Gateway” visant à développer les connexions “dans le domaine du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier”. Un programme qui mobilise jusqu’à 300 milliards d’euros entre 2021 et 2027.
Aujourd’hui, les secteurs les plus porteurs pour investir en infrastructure sont donc :
Les télécommunications et en particulier le développement du réseau de fibre optique privé et entreprises ;
Les énergies alternatives : développement du micro-hydroélectrique, du parc éolien et photovoltaïque ;
Les infrastructures sociales (écoles, universités, hôpitaux, etc.) compte tenu du vieillissement des bâtiments publics et de leur besoin de rénovation énergétique. En France, le plan de relance prévoit une enveloppe de 4 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments publics ;
Les data centers, boostés par l’essor de la 5G, du cloud computing et plus généralement par le développement du numérique au niveau mondial ;
La distribution et le traitement de l’eau : Alors que même en Europe l’eau devient une denrée rare, les réseaux inadaptés gaspillent cette précieuse ressource. En France, 20% de l’eau fuit dans la nature avant d’arriver au consommateur final à cause du vieillissement des canalisations. En Italie, c’est plus de 40% ! Le réchauffement climatique impose une amélioration urgente des installations.
Les types d’investissements en infrastructures
En infrastructure, on classe les actifs selon la maturité du projet (greenfield ou brownfied) et les stratégies d’investissements (core, valeur ajoutée, opportuniste)
Greenfield vs Brownfield
Les actifs greenfields correspondent aux projets qui démarrent de zéro : ils doivent être construits et financés. Il s’agit d’un investissement plus risqué, mais dont le rendement est plus élevé.
À l’inverse, un actif brownfieldest un actif dont l’infrastructure a déjà été construite et est en fonctionnement. Les revenus futurs sont mieux appréhendés. Le risque est moindre, le rendement également.
Les stratégies d’investissement en infrastructure
On retrouve 3 types de stratégies d’investissement en infrastructure : le “Core Infrastructure”, le segment “Valeur ajoutée” et la stratégie dite “Opportuniste”.
La stratégie “Core” rassemble les actifs qui génèrent des revenus réguliers et prévisibles, et correspondent souvent à des contrats long terme avec l’État. Dans cette catégorie, on peut par exemple retrouver des autoroutes à péages, des parcs éoliens avec contrats de revente d’électricité ou des infrastructures publiques financées dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé, lequel peut parfois garantir un loyer fixé à l’avance.
L’investissement se fait à long terme (en général de 10 à 25 ans, voire plus) et le rendement provient exclusivement des cash-flows issus de l’exploitation de l’infrastructure. Le risque de ce type d’actifs est limité.
Dans une stratégie “Valeur ajoutée”, on s’intéresse aux infrastructures existantes qui ont besoin d’être remises à neufs, réparées ou entretenues. Elles continuent de produire des revenus, mais nécessitent des investissements ponctuels. Le retour sur investissement est produit par les revenus issus de l’infrastructure et sa revente. Le risque est plus élevé qu’en Core Infrastructure.
La stratégie “Opportuniste” est semblable à celle de la valeur ajoutée, mais le retour sur investissement se fait essentiellement par des améliorations opérationnelles (changement de l’équipe de gestion par exemple) ou le recours à un plus grand effet de levier. C’est la stratégie la plus risquée des trois, mais également celle dont la performance attendue est la plus élevée.
Les solutions sont donc variées et peuvent être adaptées à la plupart des objectifs patrimoniaux.
Pour en savoir plus sur les opportunités d'investissement offertes par les infrastructures, nous vous invitons à contacter un conseiller Sapians.
Pourquoi investir dans un fonds d’infrastructures ?
L’investissement en infrastructure présente de nombreux avantages :
Le secteur est résilient. Les infrastructures fournissent des services essentiels à la population. Le besoin et la demande sont présents, quelle que soit la conjoncture économique. Les crises ne stoppent pas les investissements : l’administration publique met tout en œuvre pour maintenir les infrastructures opérationnelles et les banques continuent à financer les dépenses d’investissements.
C’est un investissement responsable en phase avec les défis sociaux et environnementaux actuels. Les infrastructures tiennent un rôle essentiel dans les objectifs de décarbonation de l’économie mondiale. L’Agence Internationale de l’Énergie évalue les dépenses d’investissement annuelles du secteur de l’électricité à 2500 milliards de dollars en 2030 (contre 760 milliards en 2019), dont la moitié pour la production d’énergies alternatives (solaire, éolien et autres énergies renouvelables) et le tiers pour l’extension et la modernisation du réseau de distribution électrique. D’importants flux de capitaux sont également attendus pour la rénovation des réseaux de traitement et distribution d’eau.
Ces actifs génèrent des flux de trésorerie stables, récurrents et prévisibles. Les contrats d’exploitation assurent les revenus sur plusieurs dizaines d’années. L’investissement en infrastructure est par ailleurs décorrélé des marchés boursiers, les rendements sont donc moins volatils.
Il offre une protection contre l’inflation : les contrats d’exploitation sont généralement indexés sur l’inflation, les prix sont ainsi sécurisés.
Le risque lié à la concurrence est très limité. Les barrières à l’entrée sont particulièrement fortes, conférant un quasi-monopole aux acteurs en place. Dans le cas de concessions, l’exploitant bénéficie d’une exclusivité sur une très longue durée.
Le rendement est boosté par un effet de levier important. La garantie de trésorerie générée par l’infrastructure permet de recourir à un niveau élevé de dettes. En infrastructure, il est commun que le gearing, c’est-à-dire la part de la dette financière par rapport aux capitaux apportés, s’élève à 75% : pour 1 € de capital, 0,75 € de dette est accordé. Ce taux élevé permet d’investir plus pour un apport moins élevé, et donc améliore le rendement.
Vous souhaitez investir dans les infrastructures ? Créez votre compte pour accéder au détail des solutions (nom des fonds, performances cibles...) et au webinaire dédié aux infrastructures, en présence du gérant d'Eiffel Group.
Quels sont les risques de l’investissement en infrastructures ?
Bien que le ratio rendement/risque d’un investissement en infrastructure soit très favorable, il existe certains risques propres à ce type d’actifs :
Les effets de levier employés améliorent le rendement, mais impliquent également un risque inhérent à l’endettement. Outre la nécessité première de rembourser les emprunts quels que soient les revenus réels générés par l’infrastructure, la hausse des taux d’intérêt peut venir réduire le rendement sur le long terme.
Les flux de trésoreries générés par l’infrastructure peuvent être impactés par des changements réglementaires, politiques, par une baisse de la demande ou des mouvements sociaux. En 2013 par exemple, le mouvement des Bonnets Rouges avait conduit à l’abandon du projet écotaxe malgré l’investissement d’un milliard d’euros pour l’installation d’un parc de portiques visant à contrôler les poids lourds. Ces infrastructures ne pouvant générer aucuns revenus, les acteurs ont été remboursés.
Les projets greenfield, qui partent de zéro, sont plus risqués. La construction de l’infrastructure peut entraîner des coûts et des délais non prévus initialement.
Enfin, il s’agit d’actifs peu liquides sur lesquels pèse une incertitude quant au moment de la revente de l’investissement.
Quels sont les meilleurs acteurs de l’investissement en infrastructures ?
En France, les plus grands acteurs en infrastructure sont :
Eiffel Investment Group, fondée par Jacques Veyrat, pure-player des infrastructures de transition énergétique (photovoltaïque, éolien) à tous les stades de développement, depuis la phase d’étude jusqu’à l’exploitation ;
Antin, qui a réalisé une première levée de capitaux à 5 milliards d’euros pour son fonds V ;
Ardian, qui vient d’acquérir le contrôle de GreenYellow, expert de la production photovoltaïque pour les collectivités et entreprise ;
Rivage Investment (dans le top 10 des acteurs mondiaux en infrastructure avec 4,6 milliards d’euros d’encours en 2020),
Sans oublier les incontournables Meridiam, Demeter et Rive Investment.
Quelle performance attendre d’un investissement en infrastructures ?
Les performances sont très variables selon les projets, les stratégies et les risques entrepris. Par exemple, le taux de rendement d’un projet mature de type brownfield d’un parc éolien est d’environ 5%*.
Les investissements en dette ont un taux de rendement de 2% à 6%*. En Core infrastructure, le rendement est de l’ordre de 6 à 9% et peut atteindre 12% pour les projets dont les actifs sont moins régulés ou plus risqués*. Dans une stratégie de type opportuniste, les rendements sont de 10% à 15% nets, et peuvent atteindre 15% à plus de 20% en private equity*.
Les derniers fonds Ardian et Antin avaient respectivement un taux de rendement de 20% et de 19%*.
*Les performances passées ne préjugent pas des performances futures
Comment investir dans un fonds infrastructure ?
Il existe différente solution pour investir dans un fonds infrastructure, adaptées au montant que vous souhaitez placer et à votre profil de risque.
Pour investir dans un fonds infrastructure via une assurance-vie, vous pouvez opter pour :
GF Infrastructures Durables
L’unité de compte GF Infrastructures Durables est disponible sur les contrats d’assurance-vie et les PER de Generali proposés par Sapians. Ce fonds privilégie des actifs Brownfied (minimum 70% du portefeuille), dans les secteurs des infrastructures sociales, des énergies, de l’environnement, du transport et des telecom. Au moins 70% des investissements sont réalisés dans l’Union Européenne.
Le taux de rendement cible est de 4%.
En 2021, la performance du fonds a été de 6,28%. De janvier à octobre 2022, elle s’élève à 3,31%.*
Le minimum d’investissement sur ce contrat est de 10.000 €, représentant maximum 10% de l’encours. À partir de 100.000 € d’investissement, GF Infrastructures peut atteindre 50% de l’encours.
Sécurité Infra Euro
Le support Sécurité Infra Euro est le premier fonds en euros sur la thématique de l’infrastructure accessible via les contrats d’assurance vie Oradea. Il est composé d’une poche obligataire, essentiellement des obligations de sociétés présentant un niveau de risque maîtrisé, et d’une poche infrastructures (investissements dans des projets, des sociétés ou des parts de fonds infrastructures).
Ce support requiert un investissement minimal de 40% en unités de compte, pour lesquels il existe un risque de perte en capital. En revanche, en tant que fonds en euros, le capital investi sur le support Sécurité Infra Euro est garanti.
La performance nette en 2020 et 2021 s’est élevée à 2,10%.*
*Les performances passées ne préjugent pas des performances futures
Investir via un fonds professionnel
À partir de 100.000 euros d’investissement, il vous est possible d’investir dans des fonds professionnels spécialisés en infrastructure. Plus risqués, ils présentent également un potentiel de rendement plus élevé.
Ci-après une liste, non exhaustive et qui ne constitue pas une recommandation, de solutions d'investissement exposées aux infrastructures :
Mirova Environment Acceleration Capital
Avec Mirova Environment Acceleration Capital, Natixis offre une solution de private equity innovante pour combiner rendement financier et investissement responsable. Le fonds cible les entreprises européennes (80% des investissements) autour de 5 secteurs clés :
La gestion des ressources naturelles ;
Les technologies agricoles et agroalimentaires ;
L’économie circulaire ;
Les énergies propres ;
Et les villes intelligentes.
La durée de vie du fonds est de 10 ans (éventuellement extensible jusqu’à 12 ans) et ce fonds est réservé aux investisseurs professionnels ou assimilés.
Private Stars Selection II
Ce Fonds Professionnel de Capital Investissement (définition du FPCI) est un fonds de fonds : il investit dans des fonds spécialisés en infrastructure (70%) et en immobilier (30%) qui adoptent une stratégie dite de “valeur ajoutée”. Ces deux types d’actifs offrent un couple rendement/risque attractif avec des revenus prévisibles.
Le taux de rendement net cible s’élève à 10%.
La durée de vie du fonds est de 10 ans.
Vous voulez en savoir plus sur ces investissements ou les opportunités qui s’offrent à vous ?
Contactez l’un de nos conseillers. Il vous aidera à déterminer les placements qui correspondent le mieux à votre profil et à vos objectifs patrimoniaux.
Pour aller plus loin sur les infrastructures, je vous invite à consulter ces contenus complémentaires :
Vous souhaitez réagir à cet article ?
Postez un commentaire juste ici afin de partager votre remarque avec tous nos lecteurs.