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Assurance-Vie : Fonds euros garantis ou unités de compte ?

Publié le 15 novembre 2023

Mise à jour le 28 août 2024

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By Aurore Perrin, Directrice marketing associée de Sapians, je prône une approche simple, transparente et pédagogique de l’investissement financier. Dans cette même démarche, je rédige la chronique "Ma minute finance" pour elle.fr.

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Assurance-vie : fonds euros garantis ou unités de compte ?

Alors que l’assurance-vie continue d’être un des placements privilégiés des Français (en 2017, 53 % détenaient un contrat d'assurance-vie), les fonds en euros (ou fonds garantis) ont montré leurs limites au cours des dernières années en période de taux bas et d'inflation élevée. Malgré une hausse récente du rendement (+2,50% en 2023 en moyenne), il ne faut pas négliger les unités de compte (UC) qui permettent de rechercher un rendement supérieur à l'inflation.  

Le premier trimestre est généralement le moment de l’année où les épargnants ayant une assurance-vie reçoivent leur bilan de situation. L’occasion de voir combien le fonds euros a rapporté sur l’année écoulée et de découvrir le taux nominal garanti pour l’année en cours.

Pour de nombreux assurés, c'est une bonne surprise. Pour la deuxième année consécutive, les fonds euros bénéficient de la hausse générale des taux. Cependant, l'écart de performance entre les meilleurs et les moins bons fonds est très élevé et tout miser sur cet actif nous semble peu pertinent sur le long-terme. 

Dans cet article, nous vous expliquons les raisons de cette tendance et comment préserver la performance de votre contrat d’assurance vie.

Comment fonctionnent les assurances-vie en fonds euros ?

Grâce à ses « fonds garantis » (aussi appelés « fonds euros »), l’assurance-vie a longtemps été l’un des placements préférés des Français. Il est vrai que cet investissement avait de nombreux avantages :

Aujourd’hui encore, les « fonds généraux » des compagnies d’assurance-vie rencontrent un franc succès. Ils représentent l’essentiel de l’encours total (estimé à 1789 milliards d’euros). Ainsi, en 2020, près de 70% des nouveaux versements allaient sur les fonds euros. Depuis cette date, dans un contexte de taux baissiers, les assureurs ont cherché à tout prix à désintéresser les épargnants de cet actif, avec un succès mitigé. Depuis 2023, c'est l'inverse, les taux haussiers suite au retour de l'inflation ont conduit les compagnies d'assurance à attirer de nouveau les investisseurs vers leurs fonds garantis. 

Ces derniers, qui servent de supports financiers, sont gérés par l’assureur et investis majoritairement sur des emprunts d’État, sans risques, appelés « obligations souveraines ». Une petite partie de cette épargne va vers des obligations d’entreprises solides, dites “corporate”. Le reste est investi sur des actions, des actifs immobiliers ou des produits dérivés plus complexes, afin d’accroître le rendement. 

Malheureusement, les taux garantis ont eu tendance à baisser depuis de nombreuses années, et comme les assureurs doivent continuer à préserver le capital, la petite partie de l’épargne investie sur des placements avec un rendement intéressant, diminue au fur et à mesure du temps. C'est en partie pour cette raison que de nouveaux fonds euros ont été créés, intégrant des sous-jacents plus dynamiques pour booster la performance - en contrepartie d'une garantie en capital partielle. 

Chaque année, les intérêts acquis sont capitalisés et réinvestis avec un mécanisme appelé "l’effet cliquet", mais avec une performance qui n'a cessé de décroitre jusqu'en 2022. C’est ce rendement que vous découvrez en début d’année, et duquel votre gestionnaire déduit les frais de gestion.

Jusqu'en 2022 donc, les rendements des fonds en euros n'ont eu de cesse de baisser. Cela était en majorité dû à la baisse du taux des obligations souveraines. Certains pays comme l’Allemagne ou la France qui arrivaient à émettre des obligations à taux négatif ! Heureusement, cette tendance s'est inversée depuis la guerre en Ukraine qui a généré une forte inflation et une politique globale de hausse de taux.

L'enjeu pour les assureurs est aujourd'hui de savoir quoi faire des milliards d'obligations souveraines à taux négatifs qu'elles ont en stock. Ce sont d'ailleurs ces obligations qui empêchent les rendements globaux de remonter aussi vite que les taux des banques centrales. 

Les nouveaux fonds en euros qui promettent une meilleure performance sauront-ils contenter les épargnants qui souhaitent un capital garanti pour la retraite ?

Qu'en est-il de la rentabilité de votre assurances-vie en fonds euros ?

On entend tout et son contraire sur la rentabilité des fonds euros.

D'abord plébiscité, les taux d’intérêts actuels servis au propriétaire d’une assurance-vie sont boostés par deux mécanismes qui sont en train de s’éteindre.

Le premier mécanisme est lié aux réserves. Durant des années, les très bons rendements ont permis aux sociétés d’assurances-vie de profiter du dynamisme des marchés (actions et obligataire). Une partie de cet argent a été mise en réserve.

Quand les taux obligataires ont commencé à baisser, les gestionnaires ont puisé dans ces réserves pour continuer à proposer un rendement attractif aux investisseurs. Mais elles n’ont pu se renouveler et ont fini par fondre. Le système de « compensation » arrive ainsi à échéance.

Le second mécanisme est lié à la durée de vie d’une obligation. Les fonds euros les plus anciens disposent encore d’anciennes obligations rémunérant à plus de 4%, alors que les nouvelles sont à actuellement à 0,85% en moyenne.

Ainsi, plus le temps passe, plus le poids des anciennes obligations (rentables) va mécaniquement se réduire au profit de nouvelles obligations (peu rentables). Quant au poids des nouvelles obligations émises depuis 2022 à des taux plus performants, il est encore trop faible pour peser significativement sur les rendements servis. 

Malgré les hausses récentes et certains taux boostés servis par les assureurs, il faut aussi composer avec une inflation forte depuis la guerre en Ukraine et la find e la pandémie du Covid 19. L'objectif principal pour l'investisseur reste de générer un rendement supérieur à l'inflation - et la moyenne des taux servis en 2023 (2,50%) y parvient à peine. 

Un troisième mécanisme est la poche dynamique intégrée dans certains fonds euros. En contrepartie souvent d'une garantie en capital partielle (de l'ordre de 95% à 99%), le fonds euros investira non seulement dans des obligations peu risquées mais également des infrastructures, des actions ou encore de l'immobilier. Ces poches peuvent permettre de dégager un rendement supplémentaire en cas de scénario de marché favorable. 

Enfin, un quatrième mécanisme est le taux bonifié offert par certains assureurs, sous certaines conditions. Ces bonus de rendement peuvent constituer une belle opportunité pour battre l'inflation à court-terme. 

Notre conseil : pensez à bien étudier les offres présentes sur le marché. Saisir l'opportunité de profiter d'un boost de rendement peut avoir de l'intérêt mais attention aussi à la composition du fonds euros et à la garantie en capital. 

 

Vous pouvez aussi vous rapprocher d'un professionnel Sapians afin d'être conseillé sur la sélection de votre fonds euros.

 

Est-ce pertinent d'intégrer du fonds en euros dans son assurance-vie ? 

Pour beaucoup d’épargnants, l’assurance-vie en fonds euros garanti avait pour objectif de se constituer l’équivalent d’une épargne-retraite, les amenant à délaisser d’autres supports de placement plus « risqués », comme l’immobilier ou les actions.

Cependant, l’effondrement de la performance des fonds euros au cours de ces dernières années,  doit les amener à repenser leur stratégie.

Fin janvier 2021, 67% des 1 786 milliards d’euros représentant les encours des contrats d’assurance-vie étaient encore dans les fonds euros. Alors qu’en parallèle, les marchés actions affichaient un bon dynamisme (+8,7% de rendement annualisé pour l'indice MSCI World depuis sa création en 1987), le private equity affiche un excellent rendement historique et que le marché immobilier montrait une belle résilience, les épargnants français ont toujours privilégié la sécurité. 

De plus, les contrats d'assurance-vie se sont fortement étoffés au cours des dernières années en termes de sélection de fonds : autant de belles opportunités de diversification sur les unités de compte ! La volatilité connue du marché actions est compensée par un lissage de long terme, alors que les investissement non cotés ou encore le marché immobilier associe de bons rendements et une inertie plus grande aux crises financières. Bien entendu, on assiste également au grand retour des obligations qui profitent pleinement de ce contexte de taux élevés. 

Les contrats en unités de compte répondent en réalité à un vieil adage connu des épargnants : « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Grâce à la grande diversité des placements, ils permettent des stratégies d'investissement variées et ainsi d’augmenter sa performance. 

Chercher un taux d’épargne performant suppose d’accepter une dose de risque plus élevée, avec une possibilité de perte en capital. Mais l’inflation aidant, rien ne prouve que le capital des fonds euros ne restera réellement garanti si l’on intègre cette dernière au calcul.  

Il faut également replacer l’assurance-vie dans son concept de placement long-terme, permettant de lisser les fluctuations erratiques des marchés. Il suffit de regarder les rendements des fonds actions ou des fonds immobilier pour constater tout leur intérêt sur le moyen-terme.

L’assurance-vie en unités de compte (UC) est donc appelée à se développer, pour retrouver une épargne performante. Les perspectives de performance des fonds actions, obligations, fonds non cotés (private equity ou dette privée) et actifs immobiliers sont bonnes, tout en profitant de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie.

Tout épargnant souhaitant investir dans une perspective de long terme comme la retraite devrait pleinement profiter de ce levier, au risque de voir son capital garanti grignoté par l’inflation et la baisse des fonds euros.

Notre conseil : à court-terme, le fonds en euros retrouve des couleurs après des années de rendement en baisse. Nous pensons que c'est une bonne manière de placer ses fonds sur une période courte, pour constituer un matelas de sécurité ou bien financer des projets rapidement. Sur le long-terme, nous privilégions les unités-de-compte car elles permettent de dégager un potentiel de rendement bien meilleur (notamment les obligations qui profitent du contexte de hausse de taux). 

 

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