Le système de retraite français est un système par répartition : les actifs versent des cotisations retraite et acquièrent des droits qui seront financés, au moment de leur retraite, par les cotisations des générations suivantes.
Pour que ce système fonctionne, le nombre de cotisants doit être supérieur au nombre de retraités. Malheureusement, avec le vieillissement de la population et les carrières de moins en moins linéaires, ce nombre va être amené à diminuer.
Enfin, la pension de retraite de base étant calculée sur la base d'une fraction des revenus d'activité perçus, la diminution de revenus est inévitable… si elle n’est pas anticipée ! Le taux de remplacement (rapport entre la pension et les derniers revenus d'activité) est un peu inférieur à 60% pour un cadre.
Autant de raisons d’anticiper sa retraite en prévoyant son propre système de retraite. Pour cela, les solutions sont nombreuses, la plus intuitive étant de souscrire à un PER ou Plan Épargne Retraite.
Le Plan Épargne Retraite (PER) est un produit d'épargne à long terme permettant d'obtenir, à partir de l'âge de la retraite, un capital et / ou une rente. Il peut être souscrit à tout moment de la vie active : il n'y a pas d'âge limite pour ouvrir un PER.
Le PER a vocation à remplacer le PERP, le Madelin, le PERCO, le Préfon et le contrat article-83 qui ne sont plus commercialisés depuis le 1er octobre 2020.
Il existe 2 types de PER :
Le PER compte-titres
Aussi appelé PER bancaire, il est souscrit auprès d’un gestionnaire d'actifs. Il propose une large gamme de supports, y compris des titres vifs, cotés ou non cotés.
Le PER assurance
Souscrit auprès d'une caisse de prévoyance, d'une caisse de mutuelle ou encore d'une assurance, il propose des supports en unités de comptes et en fonds euros, selon le même système que l’assurance vie. Il bénéficie en cas de décès de l'assuré avant 70 ans, du même avantage en termes de transmission que le contrat d'assurance-vie.
Le PER individuel est accessible à tous, sans limite d’âge :
personnes en recherche d'emploi ;
Un PER s'alimente avec des versements libres et/ou réguliers, dont les montants peuvent évoluer. Ces versements peuvent être suspendus provisoirement si les revenus changent : en cas de perte d'emploi ou de ressources financières insuffisantes, par exemple.
Les fonds sont en principe bloqués jusqu’à la retraite, mais, il existe 6 cas de sortie anticipée d'un PER :
L'acquisition de la résidence principale,
L’invalidité (du souscripteur, de ses enfants, de son conjoint ou de son partenaire de Pacs),
Le décès du conjoint du souscripteur ou de son partenaire de Pacs,
L’expiration des droits aux allocations chômage,
Le surendettement,
La cessation d'activité non salariée à la suite d'un jugement de liquidation judiciaire.
Par défaut, c'est la gestion pilotée qui est proposée. L'épargnant délègue alors la gestion des fonds au sein de son PER. L’épargne est généralement investie sur des actifs risqués et rémunérateurs lorsque l’horizon retraite est lointain puis l’épargne sera progressivement réorientée vers des supports plus sécurisés. Il est possible de choisir entre différents profils de gestion (plus ou moins risqués, orientés responsables ou thématiques...).
Si l'on ne souhaite pas un pilotage par l'organisme où l'on a souscrit, on peut alors choisir la gestion libre, et s'occuper soi-même de la sélection des fonds. Vous pouvez vous appuyer sur l'expertise d'un professionnel qui vous accompagnera dans la gestion de votre PER en fonction de votre profil et de vos projets.
Certains PER proposent la possibilité de cumuler les deux types de gestion.
Les montants versés sur un PER sont déductibles du revenu imposable du bénéficiaire, mais il est également possible de ne pas les déduire pour avoir une fiscalité allégée une fois la retraite arrivée.
L’enveloppe de déduction est commune à l’ensemble des placements d’épargne retraite.
En principe, il est possible de déduire jusqu'à 10% du revenu imposable de l'année N-1. Si la totalité de l’enveloppe de déduction n’est pas utilisée, elle pourra être reportée pendant 3 ans.
Comme pour tous les placements financiers, il existe des frais de gestion :
les frais d'entrée et de versement (5% maximum) : ils sont prélevés à chaque nouveau versement sur le PER, et servent à rémunérer l'organisme d'assurances et le conseiller pilotant le PER.
les frais de transfert (5% maximum pour un PER transféré dans les 5 premières années), à noter que pour un PER de plus de 5 ans, il n'y a pas de frais de transfert.
les frais de gestion du PER sont pris annuellement en fonction de la formule choisie et de l’organisme (généralement aux alentours de 1% par an).
L'impact de ces frais est redoutable sur la rentabilité des fonds à long-terme. Il est donc important de bien sélectionner son PER et d'éventuellement les négocier.
Le PER présente de nombreux avantages :
il permet de préparer sereinement sa retraite en bénéficiant d'une fiscalité intéressante ;
la contrepartie de l’avantage fiscal du PER est que le capital sera imposé à la sortie si les sommes versées au PER ont été déduites du revenu imposable ;
c’est un placement à long terme dans la mesure où l'épargne est bloquée jusqu'à la retraite, sauf en cas de sortie anticipée ;
les rentes viagères issues d'un PER sont également imposées ;
enfin, si le PER est conservé après l'âge de 70 ans, la fiscalité sur la succession est moins intéressante. Il faut aussi savoir qu'un indépendant verra chaque versement qu'il effectue sur son PER soumis à des charges sociales.
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